CD-ROM
"LE SERVICE RUSSE DES RENSEIGNEMENTS EXTÉRIEURS :
de la Tchéka au SVR"

Le contenu de ce compact-disc n'est pas très différent des manuels sovoks de l'histoire du Parti communiste de l'URSS. A peu près le même mélange vomissant de la propagande bolchévik et des pires clichés idéologiques de l'époque de Staline-Béria-Andropov que l'on retrouve dans presque toutes les publications du KGB-SVR les 10-15 dernières années et sur le Web-Site mort né du SVR. Comme meilleurs exemples des réussites l'on retrouve pour une énième fois les récits décrépits des liquidations par la Tchéka des ennemis personnels de Staline. Donc au niveau d'information ce disque est une coquille totalement vide. En revanche sa parution est en elle-même le fait le plus intéressant, surtout pour un sociologie, politologue ou un historien des activités des services  répressifs du pouvoir soviétique. L'édition de ce disque a pris beaucoup de temps. Il a été annoncé comme le numéro pilote d'une longue série, mais en réalité ce premier CD-ROM est devenu le dernier. Le nid des espions soviétiques qui avait commencé à s'entrouvrir au monde normal extérieur, s'est refermé après 1995-96 et est revenu vers les modèles tchékistes idéologiques classiques. De ce point de vue il est particulièrement intéressant que le SVR actuel ne compte pas son propre histoire de l'époque des princes, boyards et tsars slaves, même si en Russie médiévale les prédécesseurs des services de renseignements extérieurs  avaient été professionnellement assez forts : n'oublions pas qu'un des meilleurs agents de renseignements a été l'empereur Pierre le Grand en personne dès son plus jeune âge. Et tant que tous les services spéciaux russes se revendiqueront de l'héritage de Dzerjinsky dit le Félix de Fer et en seront fiers comme actuellement, tant que le SVR et d'autres anciennes composantes de Tchéka-KGB - de ce détachement armé d'avant-garde sur le front idéologique de la lutte de classes contre l'impérialisme mondial - ne se laveront pas de leurs pêchés (en réalité et non pas seulement en paroles) et ne viendront pas à bout de tous les vestiges bolchéviks, la Fédération de  Russie dans son développement sociopolitique sera condamnée à réitérer les mêmes schémas totalitaires et orthodoxes staliniens.