Sergueï JIRNOV, conseiller international, journaliste, politologue,
ancien élève de l'ENA (promotion Léon Gambetta)

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LES SOCIALISTES SONT-ILS DE GAUCHE?

la façon directe, simple et compréhensible de parler des questions compliquées mais essentielles de notre vie


Le livre "Indignez-vous" du regretté Stéphane Hessel a été salué par tous les hypocrites de la France, de l’Europe et de la Terre entière. Ses ventes ont explosé et ses traductions en langues étrangères sont innombrables. La gauche et la droite confondues – concepteurs, constructeurs et gardiens du Temple de Conformisme collectif – ont chanté leurs dithyrambes à ce manifeste passionné d’anticonformiste, de la responsabilité, de l’initiative, de l’éthique et de la révolution individuelle. Contre le système dormant et endormeur, irresponsable et irresponsabilisant, enfantile et enfantilisant, conformiste et conformisant.

A en juger par les mots, les plus grands fans de la théorie de la révolte personnelle de chaque individu contre le poids écrasant de la société pesante et bien pensante des bobos étaient justement les bobos conformistes, en personne. Ils ont mis en place un très épais écran de fumé, un brouillard de louanges pour mieux cacher le contenu révolutionnaire de cet ouvrage. Afin de l’enterrer d’une manière la plus efficace et sûre – sous les couronnes de fleurs. Une montagne fleurie de compliments, en écrits et en paroles, a recouvert ce livre anticonformiste pour mieux le cacher à l’opinion publique générale et à la curiosité des petites gens qui pourraient en faire leur programme pour des actions pratiques quotidiennes, comme le préconisait son auteur.

Parmi les adorateurs "inconditionnels" de la théorie de Stéphane Hessel étaient les bobos chez les "socialistes" français – la pire race des conformistes. Celle qui essaye de cacher sa vraie nature. Les conformistes hypocrites.

L’actualité des derniers jours a été révélatrice de cette réalité bien connue de ceux qui se donnent la peine de réfléchir et de s’intéresser à la vie politique en France et dans le monde. Deux scandales ont servi de révélateurs pour les ignares et les naïfs. Pour ceux, pas très nombreux, dans le public qui avaient encore les attentes optimistes après un an de pouvoir "socialiste" en France.
 
 

Syndrome révélateur de l’espionnite.

Edward Snowden, ex-employé puis sous-traitant privé pour le compte de l’Agence nationale de sécurité (NSA) des États-unis, trahissant ses anciens employeurs institutionnels, a révélé à la Terre entière le fait révoltant et scandaleux que les plus hautes autorités des USA avaient installé un système global d'écoutes et de surveillance non seulement des cibles potentielles annoncées après le 11 Septembre 2001 (les prétendus "terroristes islamistes"), mais surtout de leurs propres citoyens lambda et de leurs alliés occidentaux, dont la France et l’Union Européenne. Le système énorme hypocritement caché.

Ce courageux lanceur d'alerte (whistleblower), super-héro du monde libre occidental a vaillamment dénoncé des pratiques criminelles étatiques à une échelle mondiale. Ce qui a permis une inhabituelle mise au grand jour, documents et preuves à l’appui, des violations graves par l’administration des présidents Bush (ultraconservateur) et Obama (faux démocrate et conservateur), par les services spéciaux US, pris la main dans la sac, de la Constitution et des lois américaines, ainsi que des conventions internationales. Et d'une énorme hypocrisie étatique américaine.

En cavale semi clandestine et parfois anecdotique (comme lors d’un épisode pittoresque de son inexplicable et interminable séjour dans la zone de transite de l’aéroport international de Moscou, chez un des pires ennemis de la démocratie, des droits de l’homme et de la liberté – Vladimir Poutine), pourchassé par les services secrets américains assoiffés de vengeance, Snowden a demandé asile et protection à une vingtaine de nations, dont la France, prétendu "pays des droits de l’homme et du citoyen" dirige par un prétendu "socialiste" François Hollande.

Notre énarque "démocrate et socialiste" en poste à l'Élysée a fait ce qu’aurait fait n’importe quel hypocrite. Dans un premier temps, il a fait semblant de critiquer fermement son collègue hypocrite, le président "démocrate" Obama en demandant "résolument" la suspension des grandes négociations commerciales en cours entre les États-unis et l’Union Européenne – la renégociation de l’accord global de libre échange. Visage ferme,  François Hollande "courroucé" a exigé les explications du président Obama sur ses pratiques criminelles. Quelle noble indignation! Quelle colère légitime! Quelle belle résolution! Mais ce spectacle d’hypocrisie "socialiste" n’a pas duré longtemps. Non pas pour contester le caractère criminel des pratiques secrètes (la France en fait autant), mais pour s'indigner (vive Stéphane Hessel!) contre l'espionnage entre les alliés.

Dans un deuxième temps, dans la foule, le même François Hollande si "courroucé" et "indigné" (en paroles hypocrites), a (dans ses actes) résolument donné le feux vert présidentiel à l’interdiction de l’espace aérien français à l’avion du président bolivien qui, revenant de Moscou, était soupçonne de transporter vers une éventuelle et lointaine terre d'asile le fameux héro fugitif occidental, auquel le même "socialiste" hypocrite Hollande, sans états d’âme ni tergiversations morales, a refusé le statut de réfugié et la protection en France, prétendue "terre d’asile et humaniste".

Voila un bel exemple de l’hypocrisie et de la totale contradiction "socialiste". Beau en paroles, aussi pourri que la droite dans l’action de gouvernance (parfois même pire). La solidarité entre les hypocrites occidentaux au pouvoir a pris le dessus sur l'humanisme, la liberté et la fraternité de la société civile, républicaine et citoyenne tant chérie (en paroles) par la gauche, dont les "socialistes". François Hollande ne s'est pas longtemps indigné contre les actions révoltantes américaines, selon les préceptes de Stéphane Hessel.

Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux et Claude Guéant l’auraient fait de même. Sûrement pas le Général De Gaulle! Mais il n’y aurait plus de grands hommes vraiment courageux, indépendants d’esprit et non-conformistes en France. Sauf Jean-Luc Mélenchon qui ne s’est pas contenté d’appeler l’exécutif français d’accueillir en France avec les honneurs le héro Snowden, mais encore a proposé de le décorer pour son exploit en faveur de la liberté occidentale contre l’administration américaine criminelle, coupable envers ses propres citoyens et ses alliés fidèles.

Quel idéaliste ce Mélenchon! Il a oublié que la France officielle sous Chirac avait refusé le visa d’entrée pour le Salon du Livre a Paris à la célèbre et regrettée journaliste russe d’opposition Anna Politkovskaya, assassinée depuis (comme tant d’autres!) par le régime Poutine, tandis ce que le dictateur russe aux mains ensanglantées a été élevé au plus haut rang – celui de Grand’Croix – dans la Légion d’honneur française! Ce qui a déshonoré pour toujours cette vénérable institution française qui s’est exécutée sans mot dire.  Son Grand Maître de l'époque, le président Jacques Chirac, a été par la suite condamné en correctionnelle par la justice qui a mis un point finale symbolique à la carrière politique de ce "grand commis et serviteur de l'état" et désormais criminel de droit commun au yeux de la loi française.

Le ministère de l’Intérieur dirigé par le "socialiste" Manuel Valls s’est empressé de confirmer le refus du statut de réfugié à Snowden, coincé chez Poutine en Russie. En confirmant, par la même occasion, que cette administration française n’a pas changé avec le changement de majorité. Souvenez-vous? "Le changement c'est maintenant"! Quelle hypocrisie! Quoi que... Pas de changement? Si, celui d'hommes! Mais pas celui de vision!

Mais le candidat "socialiste" de 2012 n'a pas très bien précisé de quel changement il parlait. Il était très subtile, le père Hollande, dans ses promesses électorales! Tellement vague qu'il lui était difficile de se tromper. C'était nous qui avons pris ses bobards pour nos espoirs. Donc, c'est logique que le premier flic "socialiste" de France mène depuis un an la même politique répressive et négationniste en matière du droit d’asile que sous ses prédécesseurs de droite tant décriés (pour la forme) lors de la campagne électorale de 2012 par le candidat "socialiste" Hollande et son staff, dont le conseiller à la sécurité Valls.

Une fois installé place Beauvau, Manuel Valls, sans états d’âme (a se demander si les "socialistes" en ont une), a adopté strictement la même vision de l’immigration que ses prédécesseurs de droite. Ainsi qu'un certain Éric Besson, brillamment débauché par Sarko dans le camp adverse et que les "socialistes" jaloux avaient qualifié de "traître" à l’époque. Maintenant rue Solferino personne ne désigne comme traître le ministre de l’Intérieur actuel, qui pourtant mène exactement la même politique sarkoziste en matière d’immigration, sous la houlette du président "socialiste" François Hollande. Dont acte d'hypocrisie. Ne vous contentez jamais d'écouter seulement les belles paroles, vérifiez toujours si les actes leur sont conformes!
 
 

Histoire révélatrice d’écologie

En 2012 le "socialiste" François Hollande avait besoin, entre autres, des Verts pour se faire élire comme président de la république. En 2012, être "vert" chez les "socialistes" était de bon ton. Cela donnait un air progressiste au candidat qui était sensé être "rose", mais n’avait en réalité aucun coloris. Il était terne et gris. "Normal" disait-il. Il s’est servi des Verts pour prendre quelques couleurs aux yeux du vrais électorat progressiste et de gauche qui ne croyait pas beaucoup en candidat du vieux système. Pour conquérir les voix des votants doutant, il a promis monts et merveilles en matière d’écologie et des grandes reformes sociétales afin de se distinguer de son adversaire de droite.

Une fois installé a l’Élysée François Hollande a passé la première année de son quinquennat à renier beaucoup de ses promesses électoralistes, à enterrer pas mal de grandes réformes promises. Les Verts, même ceux qui étaient dans le gouvernent et dans la majorité parlementaire avec les "socialistes", ont commencé à critiquer et grogner. Le président – à chercher des excuses et des prétextes pour se débarrasser de ces partenaires de plus en plus gênants.

Enfin le "socialiste" Hollande s’est jeté sur une insignifiante et bien fondée critique du budget 2014 qui n’avait rien d’écologique par la ministre d’écologie et de l’énergie Delphine Batho. Hollande a saisi cette occasion pour la limoger en prétextant "un manque de solidarité gouvernementale". Encore une hypocrisie flagrante "socialiste" qui n’a étonné presque personne.

Puisque une légère critique de la ministre d'écologie trouvait son fondement non seulement dans le fond des questions et des choix écologiques (de moins en moins existants), mais aussi dans l’absence de concertation gouvernementale et dans l’arbitraire des arbitrages de la part du premier ministre et du président de la république. L’arbitre est sensé juger et partager les joueurs, les acteurs lors des concertations. Si l’arbitre ne demande pas l’opinion des joueurs et des acteurs et n’en tien jamais compte, il n’est plus arbitre – il remplace les joueurs en devenant acteur lui-même. Ce qui n'est pas une attitude gouvernementale solidaire. En revanche, chez les hypocrites, celui qui dénonce leur hypocrisie devient un ennemi.

D’autre part, la légitimité de l’arbitre suprême sous la Cinquième république – son président – était mise à mal par son propre camp. Le groupe des "socialistes" au Palais Bourbon mène une fronde ouverte contre Hollande entaché par le scandale de l’ex-ministre Jérôme Cahuzac. Ainsi Claude Bartolone peut-il ouvertement narguer, à volonté, l’Élysée qui ne peut pas se passer du parlement. Les ministres forts et populaires (Valls, Moscovici ou encore Montebourg) peuvent l’ouvrir, tant qu’ils veulent, pour contredire et rendre publiquement ridicule le président. Car ils possèdent leurs clans des supporteurs chez les "socialistes" et avaient obtenus une certaine légitimité pendant les primaires ce qui leur donne du poids et de l’immunité contre toute punition élyséenne.

Le président de la république n’a d’autorité que sur lui car même sa journaliste et concubine peut twitter depuis le Palais de l’Élysée, comme elle entend. François Hollande impuissant ne peut pas réellement sanctionner ses proches même s’il les déteste et ne rêve que de ça. Sinon il restera tout seul. Il lui fallait donc une occasion de gagner des points dans les yeux de l’électorat, sans perdre des allies puissants, en affirmant son autorité présidentielle inexistante et en démontrant sa supériorité institutionnelle.

François Hollande a fait ce que font tous les hypocrites, les lâches et les bourreaux. Quand ils ne peuvent pas taper sur leurs ennemis et sur les plus forts qu’eux, ils se vengent des amis faibles, comme eux-mêmes. Delphine Batho a été victime innocente de cette crise d’autorité présidentielle. La pauvre ministre "verte" a payé de sa personne ce que François Hollande n’a jamais osé et ne pourra jamais faire à ses vrais concurrents ou ennemis. Delphine Batho c’est un symbole d’une femme battue. Pas physiquement – moralement. La rage injuste et cruelle est un signe de faiblesse et d’impuissance. C’est bien connu. Ches tous  les abuseurs de femmes ou d'enfants.

Le plus désespérant dans toute cette histoire c’est que en le faisant François Hollande a perdu sur les deux fronts. Comme d’habitude. Le limogeage exemplaire de la ministre Batho qui n’avait aucune réelle influence ni importance que personnelle, ne va certainement pas servir d’aucune leçon ni d’exemple aux frondeurs dans le camp des "socialistes" car là-bas les concurrents et adversaires réels de Hollande savent leur force et leur supériorité. Et peuvent continuer à faire ce qu’ils veulent contre ce président de plus en plus faible, isolé et retranché dans son isolement.

Deuxièmement, François Hollande a perdu énormément aux yeux des partenaires tels que les Verts et autres progressistes qui étaient encore d’accord pour accompagner les "socialistes" dans leur course à la perte. Ainsi qu’auprès de l’opinion publique qui a parfaitement perçu ce limogeage injuste d’une victime innocente par un chef impuissant comme tel. C'est-à-dire : comme limogeage injuste d’une victime innocente par un chef impuissant et injuste. Résultat de course : au lieu d’affirmer son autorité et de gagner de l’estime, Hollande a encore perdu des deux. Et a encore plus révélé son hypocrisie politique et humaine. Ses conformismes et conservatismes. Qui sont sa vraie nature. Malgré tous les beaux discours "de gauche".
 
 

Les socialistes comme la pire race des conformistes.

Les vrais conformistes qui s’affichent comme tels ne nous font pas peur car ils sont prévisibles. Les vrais conservateurs qui s’assument tranquillement et s’en réclament, peuvent provoquer un violent rejet idéologique, mais forcent un respect. Les Roosevelt, les Churchill, les Reagan, les Thatcher, les Staline. La pire race des conformistes et des conservateurs c’est celle des lâches et des hypocrites qui refoulent et cachent leur vraie nature, qui n’osent pas se l’affirmer à eux-mêmes.

Le problème de la France, c’est que, depuis des siècles, son peuple se laisse souvent tromper par les apparences et les étiquettes. C’est ) cause de cela que les français ont envie de prendre les socialistes pour les "gens de gauche". C’est une énorme méprise. Si on veut exprimer la réalité en vieux termes du clivage traditionnel gauche-droite, le PS n’est pas un parti de gauche, mais bien celui du centre, voir de droite. De petite droite – droite petite-bourgeoise. Avec les vraies actions de droite mais un faux discours de gauche.

Ce n’est pas pour rien que dans le monde entier les vrais gens de gauche (par exemple, les communistes) ont toujours traité les sociaux-démocrates de "sociaux traîtres". Ce n’était pas une exagération polémique des concurrents (comme l’ont toujours présentée les socialistes). C’était une pure vérité qui a toujours rendu les intéressés fous de rage impuissante contre ce qualificatif révélateur et juste.

Le PS est un parti des conformistes et des hypocrites qui ne s’assument pas comme tels. C’est un parti des cérébraux qui ne savent pas et ne veulent jamais mettre en pratique leurs beaux schémas intellectuels. C’est un parti des rêveurs indécis et des refoulés qui songent en permanence dans le secret de leurs alcôves à leurs douces perversions mais affichent au grand jour leur consentement conformiste avec les règles strictes du jeu bourgeois.

Le plus curieux c’est que le peuple français, c’est que l’électorat en France, tout en faisant une méprise idéologique dans les rêves, ne se trompe pas là-dessus en pratique, terre à terre. Ni François Mitterrand, ni François Hollande n’ont pas été élus par les électeurs de gauche qui, à eux seuls, ne suffisaient pas pour peser assez lourd dans ce scrutin. Ce qui a fait basculer la balance, se sont les électeurs du centre droit et de la droite humaniste, d’instinct, ont reconnu les leurs. Et cela se joue surtout pour la réélection de ces personnages politiques.

Cela a été brillamment démontré dans la France profonde, en Corrèze provinciale, dans le fief rural de la chiraquie. Entre les deux énarques, le "socialiste" Hollande et le "gaulliste" Chirac il n’y a, en réalité, aucune différence, malgré leurs appartenances respectives officielles aux camps avec les discours politiques et idéologiques adverses. Cette prétendue adversité n’a pas trompé les électeurs ruraux de Tulle qui ont parfaitement et naturellement flairé le conservatisme à peine caché et le conformisme réconfortant du faux "socialiste" François Hollande, dans lequel ses électeurs ne cherchaient pas un "homme de gauche" puisque parmi ses électeurs il n’y en avait quasiment pas.

En revanche, les vrais gens de gauche ont été déçus après 1981 par l’idole de François Hollande, par sa source inspiratrice – François Mitterrand, premier faux "socialiste" à être élu à la tête de l’état. Les gens de gauche ont déchanté déjà après les deux années de son premier septennat. Et si Mitterrand a été réélu en 1988, c'était non pas par la gauche mais par l’électorat de la droite et du centre qui s’est finalement reconnu dans la politique mitterrandiste, parfaitement droitiste. C’est alors que les gens de gauche déçus ont commencé à recourir, de plus en plus massivement, au vote protestataire et désespère pour Jean-Marie Le Pen et son Front National.

L’histoire se répète. Hollande ne cache pas son admiration pour Mitterrand. Hollande marche dans les pas de son illustre prédécesseur. Il a déçu les gens de gauche en une seule année de son quinquennat. Et le modèle mitterrandiste pourrait se reproduire en 2017 avec François Hollande, s'il n'y avait pas Manuel Valls qui risque de lui prendre la place dans les coeurs de l’électorat de la droite modérée et du centre. Qui a peur des extrémismes du FN et qui est finalement assez contente de la politique suffisamment droitiste socialiste actuelle.
 


Clivage idéologique trompeur et stupide droite-gauche.

Le discours "tous pareils" et "tous pourris" sur les hommes politiques français est un discours profondément vrai qui énerve beaucoup la droite conventionnelle et les socialistes. Il les énerve justement par sa vraie vérité. Parce qu’il les place ensemble face à leurs parfaites similitudes idéologiques et leurs pratiques politiques similaires. Parce qu’il casse le faux clivage gauche-droite inexistant. Et qui n’a jamais existe en réalité, en pratique. Juste en paroles.

Depuis des siècles, le vrai clivage politique en France (et dans le monde entier) passe entre, d’un coté, les conservateurs et conformistes idéologiques de tous bords, dont en grande partie les soit disant "socialistes", et, de l'autre coté, les révolutionnaires, réformateurs, progressistes, humanistes, pragmatiques et anticonformistes en général, gauche et droite confondues.

C’est comme cela que Louis XIV – le roi Soleil, l’empereur Napoléon Bonaparte et le grand Général De Gaulle – créateur de la Cinquième République se trouvent au coté de Jean-Luc Mélenchon dans la deuxième catégorie, malgré leurs appartenances officielles au camp du pouvoir absolu. Et c’est ainsi que les "socialistes" Mitterrand, Hollande, Fabius ou Strauss-Kahn se trouvent à l’opposé dans la première partie – celle des conformismes, des conservateurs, des gens du système – sans l’assumer et en cachant leur vraie nature et leurs vices.

Cela a fait la grande tragédie de Nicolas Sarkozy. Car il était par nature – anticonformiste et révolutionnaire, ce qui le plaçait d’office dans le camp des réformateurs, des casseurs du système. Mais il n’a jamais su surmonter son défaut personnel, son vice – de rêver profondément, de vouloir prendre une revanche, d'être reconnu et d’appartenir pleinement au système qui lui était étranger mais tant désiré. Dont il voulait devenir le chef suprême en le domptant.

Sarko n’a jamais compris que pour entrer dans le petit comité des grands personnages historique, des casseurs de systèmes, il faillait en être soi-même, devenir en soi un système. Comme Louis XIV – le roi Soleil, l’empereur Napoléon Bonaparte et le grand Général De Gaulle – créateur de la Cinquième République. Comme Jean-Luc Mélenchon qui a l’ambition de créer sa Sixième République.

Sarkozy a manqué d’ambition non pas politique, mais historique. Ce qu’il a voulu, c’est juste grimper a la tête du vieux système bourgeois, le dompter, le conquérir quitte à le malmener comme on malmène un cheval caractériel, sans le respecter, mais sans le casser vraiment, non plus. Naturellement le système ainsi malmené et dompté au premier temps, a finit plus tard par rejeter ce dompteur inopportun et provocateur, comme un élément étranger et faux. Comme un cheval jette un cavalier indésirable au premier moment de son inattention. Comme la montagne tue un alpiniste trop orgueilleux et prétentieux.

Et le système a préféré adopter comme le nouveau maître un conservateur hypocrite et un faux socialiste, un vrai conformiste du vieux système, un énarque médiocre – François Hollande, l’homme du système par définition. Qui se laisse dompter par le système. Qui ne dirige pas, mais accompagne le système dans sa progression traditionnelle et conservatrice. Comme il a toujours fait au sein du parti socialiste – ce faux parti de gauche. Comme il le fera toujours à la tête de cet état hypocrite. Tant qu’il satisfait par sa vraie politique de droite, malgré son faux discours de gauche, les désirs de l’électorat conservateur, traditionaliste et conformiste qui a peur de tout changement. Surtout d’un changement radical.

Ceux qui moquaient François Hollande sur ses rondeurs, son air bobo et niais, oublient trop vite pourquoi les enfants gardent longtemps leurs doudous, vieux, sales et défigurés. Parce que cela les rassure. Comme les rassure ce président incolore et médiocre, mais conformiste et conservateur. Avec son faux discours humaniste et progressiste.
 

France, juillet 2013
 


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